samedi 9 mai 2009

La serre sans verre de Ye Zhaoyan


Ce fut somme toute assez pénible de venir à bout de ces 338 pages… Cela fonctionne pourtant – la qualité de la narration n'est certes pas en cause. Et puis, le procédé est rassurant et permet d'évoquer le pire pour ne plus en retenir qu'un sourire: la révolution culturelle vue par un enfant. Mouais… Et donc les gardes rouges sont toujours aussi crétins, bestiaux, incohérents, etc., la population martyrisée toujours aussi lâche, empêtrée dans ses histoires de coucheries contre-révolutionnaires vues et relues cent fois, etc. Au bout du compte, on navigue dans les méandres d'une pagnolade picaresque où la vie des uns et des autres, enfants, adultes, vieillards, des deux sexes, s'accommode plutôt bien que mal de l'une des hécatombes maoïstes. On rebondit un peu sur le plus tard, on évoque même Shu Qi et quelques sites pré adsl pour faire canaille, mais rien n'y fait, il manque les dessins ou les images qui nous épargneraient cette lecture. Ce n'est même pas écrit à plat, comme on a pu le dire du nouveau roman, ce n'est pas écrit du tout. Du temps où il faisait du cinéma, Zhang Yimou s'était chargé de la besogne avec Vivre / To live en adaptant Huo zhe de Yu Hua. Il est possible que La serre sans verre soit un jour un succès de cinéma, pour ce qui est de la littérature, le roman est à recommandé aux insomniaques. Un personnage résiste cependant au rouleau compresseur normatif, une certaine Petite hirondelle (Xiao yan?), perverse, manipulatrice et pour tout dire maléfique, portant une sorte d'humanité nihiliste dans un concert de pleutres à moitié décérébrés… En refermant le livre, soulagé comme un bon étudiant venu à bout d'un pensum, je me suis demandé ce qui avait pu motiver l'éditeur…
La réponse est en bas de page 3 et milieu de page 5:
Ouvrage publié avec le concours du Bureau d'information du Conseil des Affaires d'État de la République populaire de Chine / Roman traduit du chinois par Wang Jian yu

7 commentaires:

  1. Tu mets combien de temps pour finir un tel livre? je suis curieuse...

    Anaïs

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  2. L'éditeur est ce bureau?
    La traduction est-elle dans un bon français?
    Merci

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  3. Anaïs... Moins l'écriture me retient, moins je m'attarde... Bout à bout, trois petites journées agacées par le manque de courage de laisser tomber...
    (Excellente ton intervention d'hier après-midi!)

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  4. Silouane... Sorry compadre! Je manque à tous mes devoirs!:) C'est chez Bleu de Chine et c'est du bon français prophilactique, c'est à dire que le traducteur est irréprochable mais n'écrit pas. Cela étant dit, je ne vois pas d'ouverture possible... On est dans le descriptif anecdotique un peu comme sur TF1 ou autres 'Raconte, Oncle Paul'... Il y a vingt ou trente ans, peut-être...

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  5. Je n'ai jamais lu de sompteux textes publis par Bleu de Chine alors qu'il existe des romans non traduits qui en valent le coup.

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  6. Je n'en doute pas mais ils sont hors de ma portée... Quand est-ce que tu te mets au boulot?:)

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  7. J'avais commencé à travailler sur quelques romans et essais chinois pour me transformer en agent littéraire ( plus pour le plaisir que pour gagner de l'argent car sauf miracle, ça ne nourrit pas son homme souvent) mais ça n'a rien donné malgré quelques bonnes introductions et contacts avec des éditeurs français.

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