dimanche 3 mai 2009

Piqûre de rappel

Un léger frémissement depuis que les porcs causent mexicain et rappellent le cauchemar grippal de 1918 – quelques dizaines de millions de morts… Les récents articles de ce blog à propos des avertissements répétés de Kempf ou des Bioneers américains ont déclenché une altière indifférence, voire un procès en colonialisme. Comment ne pas comprendre? Si j'étais un jeune bangladais de dix-huit ans avec ma copine enceinte et une maison en carton guettant le prochain tsunami, est-ce que je me préoccuperais d'écologie ou d'enrichissement? Eh, oui…
C'est là où l'on glisse du mauvais côté, celui précisément de la mauvaise conscience bourgeoise qui rêve de partager ses excédents capitalistes avec les pauvres pour qu'on lui foute la paix… Cela allégerait la culpabilité, sans aucun doute! Ce genre de considération n'est plus d'actualité…
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/05/02/mille-milliards-de-tonnes-par-herve-kempf_1188008_3232.html
Kempf revient à la charge dans Le Monde du 2 mai relativement à la grippe porcine… Il cite un ratio à la portée de tous publié par Nature: pour limiter le réchauffement climatique à 2°c (seuil au-delà duquel le réchauffement serait irréversible), entre 2000 et 2050, les émissions de CO² doivent être limitées à 1000 milliards de tonnes – or, depuis 2000, nous en avons déjà dépensé 300 milliards… Eh oui, ne restent plus que 700 milliards pour les quarante années à venir! Et donc, en toute logique, puisque tout le monde n'a pas un téléphone portable, une voiture, une piscine, on ne change rien… Ce qui n'est jamais qu'un alibi construit de toute pièce par les oligarques (Kempf) qui, comme toujours (sauf que cette fois-ci, c'est la dernière!), vont profiter de la panique du fond de leur bunker… Soleil vert, nous voilà!

4 commentaires:

  1. A voir, on a fait beaucoup de bruit avec le Sras alors qu'il a tué dans le monde beaucoup moins de gens (700 si j'ai bonne mémoire) que les accidents routiers en France en un an et encore moins que la cigarette. Je sais , c'est facile comme comparaison. Je me méfie de toute cette sur-agitation médiatique. Des millions et des millions de gens meurent de faim, d'autres meurent de multiples virus dans les pays pauvres et on n'en parle pas, tout le monde s'en fout mais dès que ça touche les pays des Blancs tout blancs, ça y est on ameute la clique.
    Sur ce, bonne nuit !

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  2. Précision : mon commentaire réagit à la sur médiatisation de cette épidémie, au catastrophisme de certains et non à ton article.

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  3. Je ne puis qu'approuver ta réaction, notamment concernant la faim, la misère, et tout ce qui est induit par ce productivisme vendu comme seule possible marche du monde... Cela étant dit, cette (nouvelle) épidémie ignore les frontières. On ne peut que souhaiter bien sûr qu'elle ne soit qu'un malheureux point noir de plus dans la société du spectacle - la problématique restera entière. C'est pourquoi j'estime judicieux le rebond de Kempf sur le sujet...

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  4. Kempf, en tant que spécialiste de l'écologie, a bien entendu raison de pointer le doigt sur nos dérives. Je vise plutôt les medias alarmistes.
    Quand on évoque la grippe espagole du début XXe siècle, il faudrait ajouter que les temps ont changé et rappelé que si la "vitesse de voyage" d'un virus est plus importante ( banalisation des voyages en avion, mondialisation des échanges, etc), les moyens de surveillance, la connaissance, la détection, les soins, ples réventions, etc, sont aussi beaucoup plus importants. Ces derniers ont-ils plus de chance de l'emporter?
    Le jour où on annoncé que l'épidémie se propageait, les principales bourses mondiales plongeait et les canards rappelaient que la principale raison était les craintes sur cette épidémie. Depuis cette chute,les indices ont vite rattrapé le retard et ont gagné 6%, les craintes avaient disparu comme par enchantement?

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