samedi 2 mai 2009

Point de vue

De temps à autres, je fais passer de l'info aux étudiant(e)s… Parfois parce que je pense qu'elles n'y ont pas prêté attention, parfois parce que je crois qu'elle n'y ont pas accès, très souvent pour partager, pour susciter un débat, au moins une conversation autour d'un sujet qui nous concerne communément, quand bien même culturellement d'un côté et de l'autre de la grande muraille, quand bien même du même côté physiquement. Bref, quasiment les mêmes…
Quand l'affaire des faux diplômes français pour étudiants chinois a éclaté, j'ai transmis à deux étudiantes sur le départ pour la France les liens que 'Pékin moyen', Français basé à Hainan six mois sur douze, m'avait envoyé. Réaction de l'une d'elles : "Pourquoi est-ce qu'on s'en prend toujours aux étudiants chinois?" et "Les écoles françaises ne sont plus crédibles!".
Hier soir, Lao Zi est venu colmater une fuite sous l'évier. Je lui ai, via Xiangfei, fait passer les chiffres mentionnés par Silouane rapportant les propos de "Hu Deping, le fils de l’ancien secrétaire du PCC, Hu Yaobang, dans le Nanfangzhoumo: le PNB en trente ans a été multiplié par 67 alors que les revenus moyens ont été multipliés par 12." Réponse avec un sourire aussi indéchiffrable que celui de Mona Lisa : « C'est normal, les J.O., les ponts, les fusées, l'armée, ça coûte cher ! »
Aujourd'hui, une étudiante a passé l'après-midi à la maison pour composer la chanson qui conclura la pièce en lice au concours de théâtre universitaire de Shanghai dont je suis l'instigateur et l'intervenant culturel (juste pour dire que je suis impliqué bien au-delà de mon rôle de WaiJiao et que, le temps passant, je double ou triple mes heures de cours). D'échanges de guitares en notes griffonnées, on finit par tirer quelque chose du texte avec un mi-la pour le couplet et un sol-ré pour le refrain qui rêve de faire chanter le public, "C'est la vie, c'est la crise, baby!"… Soyons fous! Et là, j'apprends que la journée de la francophonie n'aura pas lieu à l'université. Motif officiel: pas assez d'activités à proposer. Ah, bon? Et le concours de blog proposé par le consulat, et le concours de rap que je réclame depuis trois ans histoire d'en finir avec "Hélène, je m'appelle Hélène…", et l'atelier de dégustation culinaire qui ravirait tant les étudiants? Problème(s)… Mon ami le doyen est en tournée de conférences en France pour un mois et les monitrices politiques ne parlent pas un mot de français – ce qui ne relève d'ailleurs en rien de leurs attributions…
Aucun blâme pour quiconque lirait point comme absence de, désuétude de pas relativement à la vue. J'aurais aussi pu parler d'œillères, de défaut de perspectives, bref, d'un univers de fonctionnaires travaillant dans la préservation des acquis plutôt que dans l'enrichissement des passerelles. Et donc, enfin parvenus, pour les plus riches, dans une IAE française quelconque, comment ça peut se passer?

1 commentaire:

  1. Certains Confucius du Zhejiang ou de Pékin moins sages que notre célèbre Lao Zi de Shanghai m'expliquèrent : " Ces corrompus ont fait flamber la bourse avec l'argent des groupes pétroliers et des matières premières pour payer les JO, on a été plumé quand ils ont repris leurs billes; maintenant ils refont monter pour nous dédommager un peu."

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