mardi 10 février 2009

Un livre très cher ou "A qui profite la taxe?"

N'ayant pu me rendre à l'invitation pour l'ouverture samedi d'une librairie française sur Wu Yi lu, L'arbre du voyageur, j'y suis allé cet après-midi avec Xiangfei.
Excellente surprise dans un premier temps! Le lieu bien que standard est clair et agréable, surtout le catalogue est surprenant. J'y trouve notamment un livre que je n'étais même pas sûr de pouvoir commander, "A la recherche d'une ombre chinoise" de Jean-Philippe Béja, paru au Seuil en 2004. Autre surprise, la jeune stagiaire est une de mes étudiantes de 4ème année. Jusque là, tout va bien! Sauf qu'après deux semaines en France, j'ai déjà oublié qu'ici tout se passe en cash, donc joyeuse balade jusqu'à Yan'an lu, ICBC, etc. A notre retour, la responsable a disparu et c'est mon étudiante qui m'apprend que pour acheter ce livre, je dois aussi acheter une carte à 30 yuans qui ne me donne droit à rien et qui de plus n'existe pas encore, on me la remettra si je reviens, d'ici deux ou trois semaines. Cette carte est en fait une carte de crédit qui fonctionne par tranche de 100 yuans, je dois donc investir 300 yuans pour couvrir mon achat facturé 236 yuans + 30 de carte = 266¥, le crédit de 34¥ sera imputé sur la carte fantôme et en attendant aucune attestation de paiement ne peut m'être remis. Je demande donc à voir la responsable qui selon mon étudiante est en conversation à Campus France, la porte à côté. Je patiente dix minutes puis sollicite l'hôtesse de Campus France: "Inès Breton, s'il vous plaît, merci…" Elle va revenir, patientez! Dix minutes… "Vous pouvez l'appeler? Merci…" Encore cinq minutes et l'hôtesse vient nous informer jusqu'à la librairie que la responsable ne sera pas disponible avant dix minutes, un quart d'heure. Mon étudiante est très embarrassée, elle vient de commencer son stage et ne sait comment faire… Nous patientons un quart d'heure et, comprenant que personne ne viendra, de guerre lasse, je laisse donc 300¥ pour un livre et un hypothétique crédit de 34¥, le tout contre un simple ticket de caisse certifiant que j'ai payé mon livre, point.
De retour à la maison, je consulte XE.com pour m'assurer du taux de change et constate que ce livre à 21€ vaut, selon le cours du jour, 185¥. Les comptes sont vite faits: 300 – 185 = 115, j'ai donc, par rapport au prix français, été taxé à 60%!
N'abusons pas de grands mots tels que racket ou arnaque, mais n'hésitons pas à parler d'abus de position dominante (monopole à Shanghai), défaut de prestation commerciale (carte inexistante mais à payer, aucun responsable pour s'en expliquer), fidélisation forcée sans aucune compensation! Cela fait beaucoup pour un premier contact qui bien entendu sera le dernier. A ce prix-là, Amazon devient abordable et laisse moins la désagréable impression de s'être fait plumer à domicile… Seule arme du client mécontent, la publicité que je ne vais bien sûr pas manquer de faire à l'université pour ce commerce très lucratif.

2 commentaires:

  1. A la recherche d'une ombre consommatrice...
    Sauf l'achat triste, est-ce qu'il y a quelques convenances pour ceux qui s'intéressent aux bouquins français?

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  2. Faire attention avec Amazon, j'ai quinze bouquins qui ont été bloqués à la douane; après contrôle, je devais payer 10% de droits de douane mais comme ils ne savent pas compter ces fonctionne à l'heure, je vais 51 yuans, ce qui correspond à 2%. Mon paquet était trop gros, ça attiré l'oeil de la douane selon le transporteur.

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