mardi 7 avril 2009

G20 ans et la haine de l'Occident

Bonjour Mesdames et Messieurs du G20Q les pauvres!

Je vous écris pour vous dire qui je suis parce qu'apparemment vous savez pas. Je m'appelle 1234567890 mais mes potes préfèrent Code 0 parce que je kiffe pas trop votre shitstem. Je suis du monde entier qui a plus ou moins vingt ans dans l'enfer que vous nous pondez tous les jours. Je me suis fait jeter du collège, puis du lycée, et maintenant je pointe réglo au chômage pour que ma vieille maman qui parle toujours le dialecte touche un petit quelque chose à la fin du mois qui commence vers le 10... De mon côté, je me débrouille, mais il faut bien reconnaître qu'on est souvent hors la loi, mes potes et moi. Faut dire aussi que les lois, elles sont pas faites pour nous. Vous protégez votre business entre potes pétés de thunes, nous on fait pareil – normal!
Je sais pas si vous avez vu le film "Entre les murs" mais il faudrait. C'est un peu light par rapport à la réalité. Je vous le dis franchement, un prof qui traite ma petite sœur de 'pétasse' comme dans le film, il a intérêt à déménager et plus jamais se pointer dans le quartier. Sinon, c'est bien! On est tous là, du monde entier, à gober les conneries d'un prof qui a aucune chance. Jacky Chan, il m'a trop fait mourir de rire! J'ai de la famille là-bas aussi, du côté de Canton, c'est là qu'ils fabriquent tous les trucs que vous voulez qu'on ait besoin pour faire tourner votre boutique. En échange vous leur filer les jeux olympiques mon fric alors on se dit que c'est devenu bien cool chez eux mais en fait, les comme moi, ils bossent seize heures par jour pour gagner juste de quoi pas crever. C'est clair, vous en avez rien à cirer! Leur patron se marre avec vous maintenant et vous lui dites quoi? Rien… C'est lui qui vous tient par les couilles, maintenant, alors forcément tout ce qu'il dit et qu'il fait ou pas, c'est bien. Pour en revenir au film, y'a surtout Souleymane le magnifique! J'ai cru me voir à son âge – comment j'étais tendu à l'époque! J'avais déjà compris que je me faisais baiser grave, je partais en vrille à la moindre délocalisation! Je me suis calmé, forcément, même quand on est jeune on vieillit…
Alors quand je vous vois tous là, à la télé, sur Internet, à la une de tout, comment vous avez l'air de trop vous éclater à faire semblant de refaire le monde, je vous le dis franchement, vous vous foutez de sa gueule, au monde! Comme je vous l'ai dit, j'ai de la famille partout, en Roumanie, au Bengladesh, au Mali, en Pologne, en Tunisie et au Portugal, et même en France, dans le 9-3, et encore au Vietnam, enfin partout où vous mettez jamais les pieds. Il paraît qu'à Londres vous avez même pas parlé de l'écologie! - c'est vrai que dans votre bulle, c'est pas un problème… Mais que vous avez réussi à continuer comme ça, en fabriquant des nouveaux billets pour les banques qui sont vides. Bande de bouffons! Vous savez bien que c'est un pansement sur une jambe de bois (c'est l'éducateur qui m'a refilé l'expression, j'aime bien)… Il m'a aussi passé un bouquin, "La haine de l'Occident" d'un vieux Suisse qui s'appelle Jean Ziegler. Quand je lui ai demandé pourquoi il fallait que je lise ça, il m'a dit que c'était pour comprendre que tous les dirigeants sont pas des bâtards. Le Ziegler, il a bossé à l'ONU, aux droits de l'homme, et tout ça, mais tout le monde s'en fout maintenant des droits de l'homme et de l'ONU! Ça rapporte que dalle! Donc, c'est pas un vrai patron! Mais quand même, il est super réglo le vieux! C'est balaise de balancer comme ça! Il a un gilet pare-balle? Bon, j'ai pas tout lu mais y'a des trucs qui font mal aux yeux tellement c'est vrai…
"Ne comprendra rien au XXIème siècle, celui qui ne saisit qu'aujourd'hui vivent côte à côte, dans le genre humain, deux espèces dont l'une ne voit pas l'autre: les humiliants et les humiliés. […] La difficulté vient de ce que les humiliants ne se voient pas en train d'humilier. Ils aiment à croiser le fer, rarement le regard des humiliés." Le mec qui a écrit ça, c'est Régis Debray mais c'est le Ziegler qui l'a mis dans son livre. Il en a mis un autre aussi qui écrit moins bizarre, Edgard Morin: "La domination de l'Occident est la pire de l'histoire humaine dans sa durée et son extension planétaire." Et puis encore un autre, un Léon Bloy: "L'histoire de nos colonies, surtout en Extrême-Orient et en Afrique, n'est que douleur, férocité sans mesure et indicible turpitude." Il a raison l'éducateur, y'a des mecs qui pensent autrement qu'en se demandant comment baiser les autres… Ils écrivent des bouquins pendant qu'on se fait sarkoloniser! Mais il a pas peur, le Ziegler, quand il parle pas des milliers de morts, des massacrés de partout pendant des siècles, il dit bien ce qui se passe dans vos têtes de patrons. Le pire, c'est quand vous revenez sur place pour dire que vous regrettez pas, qu'en fait on a carrément eu de la chance! "Jeune d'Afrique, je ne suis pas venu vous parler repentance!", là, c'est Sarko qui parle, en 2007, à Dakar. "La colonisation fut une faute qui fut payée par l'amertume et la souffrance de ceux qui avaient cru tout donner et qui ne comprenaient pas pourquoi on leur en voulait tant." Ça va, c'est pas cher! Et puis attends, massacrer les gens, les exploiter jusqu'au trognon, c'est une 'faute'? Un crime, ça commence quand? Et le mec qui tient le fusil, il comprend pas pourquoi on l'aime pas? Si je fais un dixième de tout ça, vous me coupez la tête! Vous avez pillé toute la planète jusqu'à la pourrir et maintenant que je me pointe à votre porte vous me balancez comme un voleur! Bon, faut que je me calme, j'ai promis à l'éducateur… C'est Laurent Cantet, le mec qui a réalisé Entre les murs! Heureusement qui y en a des comme lui pour compenser vos tronches de mort de rire entre deux banquets! Il m'a proposé de vous écrire parce qu'ils sont de plus en plus à avoir carrément la honte quand ils vous voient… Prix de la bouffonnerie à l'Italien – franchement, il est patron d'un pays ce mec-là? Bon, allez, je vous lâche, j'ai encore un paquet de tombes à creuser…
Code 0 - Centre de rétention économique et politique, Nowhereland, Terre 2009

28 commentaires:

  1. Jean Ziegler a donné un entretien assez intéressant sur le sujet avec Benito Perez, pour le Courrier. Le titre de cet entretien est « La mémoire du Sud ressurgit ; elle attise la haine de l’Occident » :

    En quoi La Haine de l’Occident que vous décrivez diffère-t-elle de l’anti-occidentalisme qui guida dès les années 1950 le mouvement des non-alignés et la décolonisation ?

    Jean Ziegler : L’anticolonialisme des années 1950-1960 était une libération territoriale. Le combat opposait une puissance occupante et un peuple occupé. Aujourd’hui, le sujet collectif est le Sud ; paradoxalement, l’unité tricontinentale s’est réalisée sous l’effet du capitalisme de la jungle. A la lutte contre l’occupant s’est substitué un rejet du système de domination globalisé. Quand Sartre disait : « Pour aimer les hommes, il faut haïr ce qui les opprime », tout est dans le « ce ». La réaction n’est pas dirigée contre un groupe d’hommes ou des individus mais contre les mécanismes de l’oppression. C’est la différence entre la haine que j’appelle raisonnée et la haine pathologique véhiculée par certains groupes comme al-Qaida.

    Quels sont les ressorts de cette « haine raisonnée » de l’Occident ?

    Cette haine s’enracine dans le souvenir des systèmes d’oppression précédents - la conquête de l’Amérique latine, le commerce triangulaire, le colonialisme, le travail forcé, etc. Elle combine cette mémoire des souffrances passées, qui remonte à la surface et demande réparation et repentance, avec le rejet d’un système complètement nouveau, mais dont les racines plongent dans les systèmes d’oppression précédents : le capitalisme globalisé. Edgar Morin parle de « filiation abominable ». Les enfants ne meurent plus dans les bateaux transatlantiques ou sous les bombes de la légion étrangère, comme à Sétif2, ils meurent de faim. Toutes les cinq secondes, un enfant de moins de 10 ans succombe.

    Pourquoi cette mémoire ressurgit-elle aujourd’hui ?

    C’est un grand mystère… La sociologie est incapable de saisir les méandres de la mémoire. Dans le livre, je prends l’exemple de la Shoah, qui a mis quarante ans avant de s’installer dans la conscience publique. Pour l’esclavage, il s’est passé cent vingt ans depuis son abolition au Brésil, dernier pays à l’avoir interdit. Quant à la décolonisation, elle était quasiment achevée dans les années 1960. Pourtant, c’est seulement aujourd’hui que cette mémoire devient force historique et riposte sociale…

    Quels en sont les signes ?

    Les exemples sont multiples. Regardez décembre 2007. Sarkozy arrive en Algérie pour signer des accords économiques. Avant qu’il ne s’assoie à la table, Bouteflika (le président algérien, ndlr) lui dit : « D’abord vous vous excusez pour Sétif. » La mémoire avant les affaires ! Ce à quoi Sarkozy répond : « Je ne suis pas venu pour la nostalgie. » Du coup, Bouteflika a refusé de négocier, au risque d’aller contre les intérêts matériels immédiats de l’Algérie ! L’élection d’Evo Morales, un cocalero aymara, pas un intellectuel urbain déguisé en Indien, est également un signal très clair. Il est arrivé au pouvoir en s’appuyant sur la mémoire historique de son peuple, cinq cents ans de massacres, de souffrances. Aimé Césaire disait : « J’habite un long silence, j’habite une blessure profonde. » Eh bien ce silence est terminé, la blessure s’est rouverte. Ce qu’a fait Evo - renégocier 222 contrats pétroliers en six mois, retrouver la souveraineté sur ses ressources, inverser le rapport entre rentrées fiscales et bénéfices privés - aurait été impossible sans cette mémoire historique devenue force sociale. Bien sûr, Evo peut être assassiné demain. Mais si ça devait arriver, plus aucun Occidental ne pourrait remettre les pieds en Bolivie avant trente ans ! La restauration n’est plus possible face à cette conscience.

    Ne faut-il pas parler de fierté, indigène en l’occurrence, plutôt que de haine de l’Occident ?

    Non. Le rejet est total, on le voit aux Nations Unies, dont les mécanismes sont totalement paralysés. Toute la superstructure qui légitimait la domination occidentale est emportée par cette haine. L’universalité des droits de l’homme est ainsi remise en cause, notamment du fait du double langage des Occidentaux, qui les invoquent à bien plaire et les appliquent de façon sélective. Quand un ambassadeur américain à l’ONU ouvre la bouche pour parler de la démocratie, il suscite de la haine ! De même que l’ambassadeur français lorsqu’il défend le droit à l’alimentation, alors même que la France est la force principale au sein de l’Union européenne qui organise le dumping des produits agricoles par les subventions à l’exportation. Sur n’importe quel marché africain, vous trouvez des produits français, espagnols ou portugais moitié moins cher que les locaux. Il est inacceptable d’entendre l’Europe prôner la lutte contre la faim quand elle la propage en détruisant l’agriculture africaine.

    En tant que tiers-mondiste, vous devriez être heureux de voir le Sud entrer en action. Pourquoi lancer cet avertissement à l’Occident ?

    Je suis frappé par l’extraordinaire aveuglement de l’Occident. Face à cette mémoire blessée, il oppose une mémoire arrogante. L’Occident pratique le négationnisme le plus total. Prenez Sarkozy qui va à Dakar justifier le colonialisme, car les Français ont construit des routes, des centres de santé, etc. Il y a une indécence à vouloir justifier les centaines de milliers de morts… C’est le dernier avatar du colonialisme : la colonisation de l’histoire coloniale ! Bien sûr, je suis également très heureux quand je vois ce que réalise le peuple bolivien. Normalement, les Aymaras, les Quechuas, après ce qu’ils ont subi, devraient être en miettes, liquidés, incapables d’une quelconque réaction. Or non seulement ils ont été capables de récupérer leur mémoire et d’affirmer leur identité, mais ils sont aussi parvenus à réaliser le plus incroyable transfert de richesses de ce siècle : les deuxièmes réserves gazières du continent retirées aux seigneurs transnationaux pour les confier au peuple ! Vous imaginez ce que ça demande comme force, comme capacité d’analyse et d’action. C’est un miracle absolu !

    Que pourraient faire les démocraties occidentales pour atténuer cette haine et jeter des ponts vers le Sud ?

    Cabral disait : « C’est seulement quand le nombre de cadavres de l’oppresseur est suffisamment grand qu’il commence à écouter… » Il n’y a pas de dialogue possible entre l’opprimé et l’oppresseur. Ce qu’il faut, c’est la justice ! La première chose à faire pour l’Occident, c’est de reconnaître les crimes commis, de s’excuser et de faire réparation, en démantelant les structures d’oppression. Par exemple, en revenant à la négociation des prix des matières premières.

    Après l’Irak et la Palestine, l’ONU a-t-elle encore un rôle à jouer ?

    Pour l’instant, sa crédibilité est ruinée. Je mets à part les institutions spécialisées qui ont leur utilité concrète. L’année dernière, le Programme alimentaire mondial a maintenu en vie 71 millions de personnes grâce à l’aide humanitaire. En revanche, l’ONU politique, le coeur du réacteur, a fondu. Les droits de l’homme sont un vaste champ de ruine. Les pires dictateurs du tiers monde se sentent légitimés. Si on leur reproche quelque chose, ils disent : « Et Guantanamo ? » A côté des droits humains, la Charte des Nations Unies a deux autres piliers. La sécurité collective : en cas d’agression armée, l’ensemble de la société planétaire doit réagir. Avec la guerre préventive pratiquée par les Américains, ce principe est par terre.

    Le troisième - la justice sociale planétaire - ne se porte pas mieux. Avec une société internationale qui ne fonctionne plus, aucun des Objectifs du Millénaire ne pourra être atteint. Au contraire, les inégalités se creusent, plus d’un milliard de personnes vivent dans un bidonville. La malaria progresse, la faim aussi. Près d’un milliard d’humains sont gravement sous-alimentés ; chaque jour, 100 000 personnes meurent de faim ou de ses suites immédiates. La FAO (l’organisme spécialisé de l’ONU pour l’alimentation, ndlr) affirme pourtant que l’agriculture mondiale, dans son stade actuel de développement (sans OGM), pourrait nourrir 12 milliards d’êtres humains. Il n’y a aucune fatalité à ce massacre quotidien sauf cet ordre capitaliste du monde.

    Comme critique du capitalisme, comment réagissez-vous à la crise financière actuelle ?

    Alphonse Allais disait : « Quand les riches maigrissent, les pauvres meurent. » Le Sud va souffrir infiniment plus. Sarkozy vient de supprimer 55% des programmes d’aide au développement. Au Darfour, l’ONU est contrainte de distribuer des rations quotidiennes de 1500 calories au lieu des 2200 minimales requises pour la survie, car les contributions des donateurs sont tombées. Il ne faut pas sous-estimer les souffrances de la classe travailleuse en Occident : le chômage de masse, les fonds de pension partis en fumée, des budgets étatiques qui vont baisser et la sécurité sociale s’affaiblir. Chaque semaine, des milliers d’Américains perdent leur logement.

    En même temps, il y a une chose extrêmement positive : l’effondrement de l’obscurantisme néolibéral. La théorie légitimatrice de la sauvagerie capitaliste dominait les esprits, même à l’ONU. C’était une loi de la nature qui affirmait l’impuissance à lutter contre la faim, le chômage, etc. On nous disait : « On ne peut rien faire, c’est la loi du marché, la main invisible, il faut juste libérer les forces du marché, éliminer la force normative de l’Etat, privatiser, déréguler. » L’objectif était l’autorégulation du marché, la gouvernance mondiale sans l’Etat, sans contrat social, etc. Tout ça est par terre ; les masques sont tombés et qu’est-ce qui apparaît : la vrai gueule du capitalisme, sanglant, arrogant, obsédé, avide.

    Sur quoi cela peut-il déboucher ?

    La raison analytique qui était anesthésiée par cet obscurantisme, cet irrationalisme total, va retrouver sa place. Des gens vont souffrir, mais de la souffrance naît la connaissance. Et de la connaissance naît la révolte. Les choses vont bouger en Occident et la jonction pourra se faire avec ce mouvement de révolte qui vient du Sud. La rencontre entre cette force historique déjà constituée au Sud, et la révolte de l’Occident qui va naître. Quelle force sociale la portera ? C’est encore difficile à dire, mais cela émergera de la société civile, non des partis ou des syndicats. L’apparition du mouvement altermondialiste est un puissant signe avant-coureur.

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  2. Difficile de répondre à votre analyse tous azimuts... Mais très heureux pour Souleymane qu'il ait ainsi suscité le texte et votre réaction. La situation chinoise m'inquiète plus que toute autre... Probablement parce que je vis en Chine et que j'ai davantage conscience de la masse qu'avant... Un quart de la planète en complète déconfiture rejoint l'Ouest! C'est comme si on rayait l'Afrique et l'Amérique du Sud de la planisphère... Un peu plus tôt dans le blog, j'essayais maladroitement, avec quelques photos, de questionner le rapport entre mondialisation et globalisation... Les colonisés d'une ère sont les colons d'une autre. Bien sûr, cela n'a pas valeur d'excuse! Et, à l'échelle d'une génération, cela semble ridicule! Pourtant, nous devrions essayer de tirer un enseignement du cycle des mutations (Yi jing!)et nous efforcer de parvenir à une compréhension mutuelle qui ne me semble pas aussi utopique que les pseudo-pragmatiques me le disent... La grande, la très grande inquiétude, est celle de l'environnement. Il n'y aura pas de séance de rattrapage... Or, empiriquement, historiquement, on peut affirmer que l'homme ne réagit, ne surseoit, à sa propre incurie, que le dos au mur... Plus facile à dire qu'à faire, surtout derrière un ordinateur, mais les altermondialistes, que vous évoquer fort justement, ne sont pas assez durs... La pauvreté s'achète trop facilement! La planche à billets va retarder le clash total mais pour combien de temps? Peut-on encore faire des enfants? Bref, bien dommage que vous soyez anonyme... C'est une longue, très longue conversation! Enfin, probablement interrompue...

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  3. Ziegler met tout sur le dos de l'Occident en Afrique et oublier de parler des responsabilités des responsabilités corrompues africaines, un livre à un sens unique.
    Clavier

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  4. Ce que vous dites est totalement faux! Notamment et tout particluièrement pour ce qui concerne le Nigéria. Cela étant dit, en pointant les causes pour comprendre les effets, on remonte nécessairement au colonialisme qui n'exclut pas une réaction locale positive - hélas, les grandes compagnies continuent de régner et d'acheter tout ce qui peut l'être, pouvoir compris bien sûr! Vous connaissez un endroit où ce n'est pas le cas?

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  5. Tiens, on a les mêmes lectures. Je lis Ziegler depuis qu'il écrit et j'ai toujours apprécié ces dénonciations. J'avais écrit un papier dessus et j'ai reçu des mails de personnes outrées qui ne supportaient pas de telles critiques sur notre bel Occident!!!Incroyable.
    Il faut quand même reconnaître que si les élites africaines ne jouaient le jeu actuellement, les choses pourraient être différentes.
    Bonne journée de Shanghai.

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  6. @Silouane
    Bien sûr! Et d'ailleurs Ziegler en parle à propos du Nigéria. Nous sommes bien obligés cependant, d'une part de remonter à la cause, d'une autre de réviser l'attitude... Tout au contraire, l'Occident n'admet rien, ne reconnaît pas plus, et favorise un tyran plutôt qu'un autre, dans un macabre jeu de chaise musicale...
    (Vous avez une adresse, un blog? Où lire ce papier outrageux?:)

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  7. "nous efforcer de parvenir à une compréhension mutuelle "

    La compréhension mutuelle est tout à fait possible, et c'est ce que les Chinois souhaitent. Mais il est très difficile d'échapper à la propagande des médias occidntaux qui ne cherchent qu'à trainer la Chine dans la boue. Par exemple, pour ce G20, la Chine est venue au sommet avec des propositions dignes d'intérêt. Nos médias ont censuré ces propositions, de sorte qu'apparaît une confusion sur le G20, le FMI, la nécessité de la monnaie. Et pour ajouter à la confusion générale, on affirme que la Chine est devenue la première puissance coloniale, tous cela est stupide et criminel parce qu’il faut conscientiser les masses au lieu de les aliéner.

    Je vous fais part de l'analyse de Luoge sur le rôle de la Chine pendant le G20 :

    "A propos du G20, je crois comme vous que la Chine, en se posant en défenseur résolu et sans compromis des intérêts des pays dits « en développement » a mis sur la table – paisiblement mais fermement, à la manière chinoise que l’on peine tant à comprendre chez nous – les questions essentielles. Les rapports de force étant ce qu’ils sont, Hu Jintao n’a certes pas eu gain de cause mais j’ai l’impression qu’il ne se faisait aucune illusion, qu’il savait que ce sommet déboucherait comme d’habitude sur un « consensus » aussi tapageur que vide de substance, de tout engagement concret.

    Mais les questions sont maintenant sur la table et, si les gouvernants du monde occidental s’obstinent à faire la sourde oreille aux analyses et aux propositions chinoises pour tendre vers un monde « stable et harmonieux » , il ne me paraît pas exclu qu’ils doivent alors faire face bientôt à une sorte de stratégie de contournement: les mécanismes de régulation et de contrôle (économiques, financiers, monétaires), dont le capitalisme européen et états-unien ne veut à aucun prix, pourraient être mis en place régionalement; il y a déjà des amorces de cette tendance en Asie, en Amérique latine et même en Afrique.

    La délégation chinoise à Londres semble d’ailleurs avoir profité de l’occasion pour engager une multitude de contacts bilatéraux, en particulier avec le Brésil et l’Inde. Le journal télévisé de la TV chinoise (CCTV4) accordait significativement une très grande place à ces contacts. Ce que la Chine demande, c’est une monnaie qui soit définitivement déconnectée de la spéculation, c’est aussi un système financier fortement amaigri, c’est-à-dire épuré de ses activités parasitaires et spéculatives. On ne peut pas comprendre autrement les concepts d ’ « harmonie » et de « stabilité ».

    A cet égard, il est intéressant de prendre connaissance du passage suivant d’un article du Quotidien du Peuple (source: 2009年04月01日10:04 来源:人民网-《人民日报》) que je me permets de traduire du chinois:

    « Le système financier international a besoin de s’appuyer sur des règles et des institutions qui s’en portent garantes comme il y a aussi la nécessité de créer simultanément un climat de confiance. En effet, en un temps éclair, la loi de la jungle, l’égoïsme extrême, l’esprit de clan ont donné le ton aux rapports internationaux; le monde financier a été voué à se transformer en une sorte de jeu morcelé dominé par une logique glaciale de course au profit. Il a fini par y perdre sa santé et sa stabilité pour ne plus laisser d’espace à un développement soutenable. »

    N’est-ce pas, de façon très claire, une manière de poser la question de la compatibilité des logiques capitalistes avec la revendication d’un développement stable et harmonieux de l ’économie mondiale ? La réponse est du côté du camp occidental. On la connaît: il n’est question que d’une « moralisation » , au demeurant illusoire; dans la pratique, on fait marcher la planche à billets pour injecter des fonds dans un secteur financier en perdition avec pour seule perspective la poursuite à grande échelle d’activités spéculatives funestes.

    Dans ce contexte il est significatif de relever l’état de santé insolent des banques chinoises (sur lesquelles l’État exerce un contrôle strict et dont les cadres dirigeants sont nommés par le Parti communiste!) qui ont eu la bonne idée de ne pas se livrer aux jeux pervers des banques occidentales. Pour 2008, les trois plus grosses banques chinoises ont réalisé un excédent de près de 30 milliards d’euros qui pourront être réinjectés dans l’économie du pays. Donc pas besoin en Chine de racheter des actifs toxiques aux frais de la population…"

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  8. Stabilité et harmonie à la chinoise sont elles solubles dans les démocraties occidentales où les citoyens n'ont pas été élevés au biberon du matérialisme historique? "On se sacrifie pour demain" a peu de chance d'être entendu... Les soldes bancaires ultra positifs dont vous parler ne sont pas très visibles au quotidien (et je suis à Shanghai!), si ce n'est en réalisation de prestige... La multiplication des accords bi-latéraux me paraît dessiner un avenir plus crédible qu'une stabilité harmonieuse globalisée rigoureusement irréalisable. Par compréhension mutuelle, je veux dire réflexive, bijective, tous termes dont le colonialisme économique européano-états-Uniens et la rigidité chinoise, me semblent assez éloignés. C'est pourquoi des alliances ponctuelles stratégiques en fonction des besoins respectifs me semblent à même de réorganiser une économie mondiale entièrement vouée au marché (Chine incluse) quand il est à l'évidence plus qu'urgent de s'occuper des populations sacrifiées sur l'autel du profit et de l'épargne.

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  9. C'est dans ce coin :
    http://silouane.blog.lemonde.fr/2009/03/20/la-haine-de-loccident/
    http://silouane.blog.lemonde.fr/2009/03/25/lhypocrisie-occidentale-des-droits-de-lhomme/

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  10. Je suis un peu surpris par votre réponse. D'une part, je n'ai pas parlé de soldes bancaires, mais des propositions chinoises pour le G20. Les réserves d'argent, ce n'est pas pour le prestige comme vous le dites, mais il s'agit de stratégie pour s’assurer des réserves de pétrole, de minerais, de métaux et d’autres ressources naturelles stratégiques dont la Chine a besoin. Le prestige de la Chine, avant d'être une donnée économique, c'est sa population, son histoire, ses traditions, ses valeurs, ses cultures. Le prestige c'est aussi que le nombre des écoles primaires a doublé en Chine entre 1949 t 1987. Le nombre des écoliers est passé de 2,3 millions à 128 millions. L’effectif des lycéens de l’enseignement secondaire a été multiplié par 39,3; celui des étudiants de l’enseignement supérieur, par 16,6. Entre 1949 et 1990, la Chine a formé 40 fois plus d’universitaires qu’entre 1912 et 1948. Aujourd’hui, parmi les jeunes de 10 à 14 ans, le taux d’analphabétisme est — selon des données de l’UNESCO — de 7,2% en Chine, de 43,5% en Inde et de 74,6% au Pakistan. En moins de cinquante ans, le taux d'analphabétisme des populations jeunes et moyennes chinoises est tombé de 80% à 5%.

    Sur votre expression "On se sacrifie pour demain", essayons de ne pas oublier que la Chine est encore un pays en voie de développement, et que pour la grande masse des paysans et des citadins de pays du tiers-monde, le problème de "On se sacrifie pour demain" ne se pose pas dans les termes où l'on se plaît à le poser dans les cercles bien pensants occidentaux, mais bien sous la forme de questions très simples comme : « mes enfants iront-ils à l’école ou seront-ils obligés de se prostituer pour survivre ? ». Un livre plus que passionnant sur l’origine du tiers-monde : Génocides tropicaux, traduction française aux éditions de la Découverte. L'auteur, Mike Davis qui n’a aucune sympathie pour la Chine, montre que le seul endroit où l’urbanisation est relativement maîtrisée dans cette double dimension :des prolétaires venant de la campagne vers la ville et y trouvant de l’emploi, et de gigantesques conurbations autour du développement des transports et des communications c’est la Chine.

    Certes, on peut reprocher au gouvernement chinois d'être trop tourné vers l'économie et le marché. Mais comment sortir du sous-développement ? C'est quand même la croissance des 20 dernières années qui ont permis à la majorité de Chinois de mieux vivre qu leurs ainés. De surcroît si l’on fouille bien la situation on s’aperçoit qu’en Chine comme partout ailleurs en asie, la croissance se combine avec la montée en puissance d’une main d’oeuvre hautement qualifiée que les entreprises ont du mal à garder et qui exige des hausses de salaire. L’effort en matière d’éducation est considérable. Il faut essayer de comprendre avant de juger. Nous ignorons tant de choses sur ces pays que la fèvre colonisatrice européenne au XIX e puis au XX e siècle avaient mis à genoux, qui se sont rebellés, comment ils ont choisi le communisme et comment tentent-ils de surmonter les destructions massives, le sous développement.

    Quant à la rigidité chinoise, je n'ai pas du tout saisi. Je trouve au contraire les jeunes chinois très ouverts et courageux. Ils viennent en Occident apprendre les sciences, les langues et les arts. C'est là un signe d'ouverture. On peut cependant regretter que bon nombres d'occidentaux vivant en Chine, en particulier les journalistes occidentaux, ne font pas l'effort d'apprendre le chinois.

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  11. "La rigidité chinoise" ne parlait bien sûr pas des jeunes chinois à qui j'enseigne depuis trois ans maintenant et que je crois commencer à connaître dans leur diversité. J'évoquais bien entendu les postures gouvernementales qui répondent aux aberrantes gesticulations sarkoziennes. Plutôt qu'ouverture pour ce qui concerne les études à l'étranger, Sc Po, HEC, etc., je dirais plutôt pragmatisme. (Voir "To go or not to go", article de février) La difficulté d'appréhension de l'actuelle réalité chinoise, et nombre de jeunes chinois en conviennent, c'est le décalage entre le faste des J.O., le plus grand pont du monde, la fusée, le plus plus de tout ce qui brille, et la réalité quotidienne de la population. Et en prime, l'habituel discours prémâché, "la Chien ne fait qu'émerger, il faut être patient, etc." Ce que les J.O. auront démontré selon moi, c'est que lorsque la Chine veut se donner les moyens, elle parvient à ses objectifs sans aucune leçon à recevoir de personne. Nous parlons donc bien de décision politique, pas de patience ou de je ne sais quelle spécificité... Pour ce qui est d'apprendre le chinois, cela semble effectivement une politesse minimum et un intérêt légitime. En revanche pour ce qui est de maîtriser le chinois, il faut compter en années très soutenues que tout le monde ne peut pas s'offrir... Mais puisque vous êtes là et que vous proposez d'impeccables traductions, tout va bien!:)

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  12. Le pragmatisme seul ne suffit pas, vu le prix que les étudiants chinois déboursent pour aller à l'étranger, loin de la famille. Il faut aussi du courage et de la passion. A titre informatif, en France, les étudiants français craignent d'aller étudier dans une autre ville française, par exemple de l'Auvergne à Montpellier ! Trop cher...

    La posture du gouvernement chinois ? C'est assez facile d'accuser le gouvernement chinois pour faire oublier le fait que l'Occident dénigre la Chine de manière permanente. Je crois que les Occidentaux ne réalisent pas à quel point les intellectuels chinois commencent à en avoir par-dessus la tête de se voir constamment refoulée et dénigrée par l’Occident. Ils ne vont plus se taire pendant longtemps. La presse française feinte de s’étonner de la réaction “excessive” des autorités chinoises. Si on analyse bien les faits, Sarkozy ne fait pas que des gestes ridicules. La rencontre avec le Dalaï-Lama, en Pologne chez Walesa le tueur du comunisme, est choix politique, pas un raout mondain mais l’affirmation d’un engagement. En effet, lech Walesa outre son passé de terminator du communiosme, depuis de nombreuses années est avec Aznar et Vaclav havel, l’homme qui monte des opérations anti-communistes à l’échelle européenne. Il ne s’agit pas du passé, mais d’un combat actuel, dans un contexte européen où les forces de la réaction s’emploient non seulement de créer un signe d’égalité entre communisme et nazisme, mais dans les faits soutiennent le retour en force des anciens nazis, de l’extrême-droite en général pour mieux faire porter leurs coups sur les communistes. Ceux-ci sont interdits, pourchassés, alors que comme dans les pays baltes les anciens nazis sont honorés. Est-ce un hasard si on retrouve dans ces opérations réactionnaires les légions de la lutte anti bolcheviques de la guerre froide que sont lech Walesa, Vaclav havel et le franquiste Aznar. Donc dans un tel contexte, pour le président aller retrouver le dalaï lama n’a rien d’innocent, il s’agit du choix d’une Europe, celle de la réaction, de l’abandon de la laïcité.

    Donc que le président de la République française, président de l’Union européenne en exercice ait choisi d’aller honorer avec la fine fleur de l’extrême droite, et des stipendies de la CIA comme le DalaÏ Lama, pour honorer Lech walesa, le tombeur du communisme, qui n’a dû son prix Nobel qu’à cet exploit accompli en liaison avec le vatican, n’est pas innocent et témoigne bien du sens que l’on prétend donner à l’Europe, continent des “droits de l’homme”. En fait continent colonialiste, berceau du nazisme et de deux guerres mondiales, qui est le vassal des Etats Unis dans ses basses oeuvres. Un continent qui derrière la fine fleur de la réaction et de l’atlantisme prétend poursuivre son impérialisme humanitaire, dépecer les nations, tout en se drapant dans une vertu droit de l’hommiste qui est pure hypocrisie impérialiste.

    dans le cas de la Chine, il ne s’agit pas seulement d’anticommunisme, mais bien de toute une conception des relations internationales. Que l’Europe soit de plus en plus entraînée vers le fascisme et que notre président français soit le hérault de cette évolution est une affaire qui nous concerne, autre chose est la violation des règles internationales. Pourtant l’un ne va pas sans l’autre, la régression vers le fascisme interne accompagne en cas de crise la répression des luttes sociales, et le viol du droit international favorise les expéditions militaires. Ce n’est pas la première fois que l’Europe produit un tel cocktail, y compris dans le séisme d’ubne crise financière et le monde en a conservé un fort mauvais souvenir…

    La Chine comme la plupart des pays plaide pour le respect de la souveraineté des nations, le respect de leur frontières. Nul n’a jamais remis en cause le fait que le Tibet soit partie intégrante de la Chine. Que certains au nom d’une spirutalité new age se soit fait les défenseurs et les quasi disciples d’un moine tibétain est une chose, qu’un président français prétende intervenir dans les affaires internes du peuple chinois est inadmissible en matière de droit international.

    L’occident officiellement a les mêmes principes, principes sans lesquels il ne peut exister ni droit, ni institutions internationales. Mais les Etats-Unis et l’Europe, au nom de leur supériorité impérialiste qu’ils tentent de transformer en droit “moral”, ont un double langage et plus ou moins ouvertement ne cessent d’entretenir les séparatismes, de les financer, d’accompagner leurs mauvais coups de campagnes de propagande et tentent de créer les conditions permanentes d’une destabilisation interne. Une expérience qui a été mené avec le succès que l’on sait en Europe grâce à un homme comme Walesa en liaison avec l’Eglise catholique. Utiliser les fondamentalismes religieux, les sectes, les ONG pour dynamiter de l’intérieur les nations a été la stratégie de la CIA et de l’Europe vassalisée.

    Utiliser le dalaï lama, comme a été utilisé le catholicisme, comme l’ont été les fondamentalistes musulmans de ben laden en leur temps, utiliser les fascistes ukrainiens en inondant financièrement les séparatistes tout cela a une logique qui va à l’encontre du droit international et il est normal que la Chine s’y oppose. Dépecer les nations comme cela a été fait par les mêmes avec l’ex-URSS, avec la Yougoslavie, activité que l’on voudrait bien poursuivre contre la Chine est un choix stratégique, comme mettre en cause les pratiques démocratiques des nations auxquelles on prétend imposer le pillage, le refus de leur souveraineté, tous les continents subissent cela et le remettent de plus en plus en cause, revendiquent leur souveraineté. la réaction de la Russie face à l’agression de la Georgie a été aussi jugée “disproportionnée”. Ces brigands avaient perdu l’habitude qu’on leur résiste.

    Que la Chine refuse que sa souveraineté soit mise en cause et la voici accusée de réactions excessives, pourtant les faits sont là: à la veille d’une rencontre trés importante dans le contexte de crise financière mondiale, l’Union européenne a décidé officiellement de provoquer ce pays, non seulement parce que monsieur Sarkozy a décidé de célébrer avec faste le prix nobel du tombeur du communisme, et de saluer un indépendantiste avec des menées terroristes mais encore parce que ce que l’on oublie de dire c’est que le dalaï lama doit s’exprimer devant le Parlement européen à Bruxelle le 4 décembre.

    Dans un tel contexte, un chef religieux féodal qui n’a du son prix Nobel qu’aux relents de guerre froide et de soutien des Etats-unis dans leur lutte tout azimuth contre le communisme et qui joue les pacifistes tout en entretenant financièrement et politiquement des groupes terroristes indépendantistes contre la CHine est reçu comme un chef d’Etat, il rencontre le président en exercice de l’Europe dans une célébration qui marque bien les orientations fascisantes et anticommunistes que l’on tente d’impulser en Europe et voilà qu’avec une belle unanimité le politico-médiatique s’étonne de la réaction chinoise.

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  13. "La posture du gouvernement chinois ? C'est assez facile d'accuser le gouvernement chinois pour faire oublier le fait que l'Occident dénigre la Chine de manière permanente." Là, franchement, désolé, je n'oublie rien, ni d'un côté ni de l'autre. TV5 fermée dans les universités jusqu'à la poignée de main de Londres, les agences de voyage qui 'oublient' la destination France, etc. Personne n'a tort ou raison, se sont des crispations réciproques agitées comme autant de hochets pour les masses... Vous défendez ce qui n'est pas attaqué mais simplement observé et bloquez ainsi un échange évolutionnaire - pour reprendre Musil qui se méfiait des Révolutionnairess. La défense systémique de la Chine comme de la France m'ennuie si profondément que je vais aller regarder '24 cities' pour vous en parler demain ou après-demain...

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  14. Les mêmes phénomènes produisent les mêmes effets. Ce que vous observez en Chine est une réponse de ce qui s'est produit à Paris lors du passage de la flamme olympique. Les manifestations antichinoises qui ont eu lieu à Paris, lors du passage de la flamme olympique, sont indignes des lois élémentaires de l'hospitalité. Il n'y a pas que le gouvernement chinois, c'est tout le peuple chinois qui est traîné dans la boue, dans une hystérie collective entretenue par les médias français. Médias qui se prétendent "libres"... Dans l'arrogance et l'ignorance, l'imbécillité en résumé, des journalistes, présentateurs de radio et de télévision, politiciens, et autres ballots en quête de publicité gratuite, se disputent l'opportunité de se mettre en valeur, en donnant des leçons de morale, de liberté et de "droits de l'homme". Et M.Sarkozy a fait de même, tournant dans le sens du vent médiatique et cédant aux pressions divers. Ce que je dis là relève aussi de l'observation.

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  15. Pauvre David, Zork/Nicolas/Chou et ses multiples pseudos vous tombent dessus, attention le chevalier de l'ordre du PCC est dans le coin et va vous abreuver de haine anti occidental et de pseudo amour chinois.

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  16. Je ne tombe pas sur O*/Ganlanshu, je donne mon point de vue, en s'appuyant sur les faits. O*/Ganlanshu en fait ce qu'il veut. Les Français ont cette facheuse tendance à proclamer le mot "débat", mais n'apprécient guère dès que l'on donne des points de vue différent. La mode actuelle en France veut qu’un débat doive déboucher sur un consensus. Ces débats-là sont truqués du début à la fin. Ils ne visent qu’à faire entériner par le bas peuple les décisions des experts. Ils impliquent une perversion de l’idée même de démocratie. Et font le lit du populisme, de la démagogie et de l’extrême-droite. Si le débat démocratique a un sens, il suppose le dissensus. Il vise à empêcher que le dissensus se transforme en violence physique ou armée. Mais il ne supprime pas la violence. On ne supprimera jamais la violence. Et ceux qui rêvent, d’une société apaisée et consensuelle, engluée dans des débats sans portée, définitivement vouée à la gestion sans âme des experts, ceux-là nous préparent des lendemains sanglants. La démocratie ne repose pas sur le consensus mais sur le dissensus. Et le débat, dans ce cadre, se confond avec la polémique.

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  17. Zork, franchement! La flamme? Vous êtes un garçon intelligent pourtant, non? Vous savez bien que l'accueil a été le même aux USA, à Londres ou en Corée et partout où elle est passée sauf là où vous aviez massé assez de flics en tous genres... D'une part! D'une autre, si vous espérez un tant soit peu de crédibilité, vous ne pouvez pas souhaiter à l'heure où vous trépignnez d'impatience pour entrer dans le concert des Nations obtenir un traitement différent de celui qui est fait à toute grande puissance. Soit vous êtes capable de vous hisser au niveau du monde et d'une pluralité d'opinions, certes pas toujours très brillamment exprimées, soit vous jouez tranquillement chez vous... Vous savez très bien, par exemple, que la France a subi un important boycott états-uniens lors de son refus de s'engager en Irak - Chirac n'a pu mettre les pieds aux USA pendant deux ans. Vous savez très bien que la Chine a boycotté les J.O. de Moscou en 84. Vous savez très bien que les J.O. sont instrumentalisés depuis Berlin 36, une boucherie Munich 72, le reste passant en diverses propagandes et corruptions. Vous pensiez vraiment que la Chine allait débarquer et mettre le monde à son pas militarisé? Vous avez quel âge? Quatre ans et demi? A l'évidence non, vous maniez une excellente rhétorique dialecticienne, alors qui est arrogant? Je ne me fais aucune illusion, vous ne conviendrez jamais de rien. Je récuse vicéralement le discours de Dakar de Sarko, je récuse le pape, et si j'avais eu ce pouvoir j'aurais acheté les têtes de bronze pour l'État français et les aurais restituées à la Chine avec des excuses! Les rues des principales ville sde France sont offertes aux jeunes chinois pour manifeter contre la France! Dans le même temps, votre leit-motiv est une ulcération qui veut faire passer la mécanique bien rodée de tout fanatisme pour de l'intelligence. Votre diatribe pro dissensus, anti consensus en est la démonstration très contradictoire. Si cette démonstration est pertinente, comment pouvez-vous dasn le même temps vous étonner de la réception de la flamme? Vous êtes un ayatollah, je suis un laïc qui cherche à rencontrer les citoyens d'un monde qui n'est ni le vôtre, ni celui de Sarko, pas plus que celui de Jacques Rogues, d'ailleurs! C'est pourquoi sauf à élever votre capacité d'échange à un degré de perception élargie, c'est la dernière fois que je vous réponds au fond d'un tel cul de sac. Je suis un dictateur, j'impose l'ouverture d'esprit!

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  18. Voilà un magnifique exemple d'évolution!
    http://passouline.blog.lemonde.fr/2009/04/09/z/

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  19. Un dictateur respectable!

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  20. Permettez-moi de vous faire part que votre ouverture d'esprit est assez étrange. Il se peut que j'ai des a priori. Par conséquent, ce que je dis contient certaines erreurs. Mais il faut détailler les choses avec des arguments. En quoi mes commentaires font de moi un Ayotollah ? L'argument d'autorité "moi je suis un laïc, vous êtes un Ayotollah" ne prouve pas autre chose qu'un manque d'idées et d'arguments. De la même façon, votre phrase "votre leit-motiv est une ulcération qui veut faire passer la mécanique bien rodée de tout fanatisme pour de l'intelligence" est une affirmation péremptoire. Ce n'est pas un argument. Le débat polémique a des règles. Il faut manier l’ironie, l’ellipse, la métaphore et les jeux de mots, enrober la violence du lexique dans la discipline de la syntaxe, veiller à la pertinence des arguments sous la férocité de la rhétorique, garder surtout la tête froide comme le torero dans l’arène. Et comme lui, n’avoir pour son adversaire ni haine ni mépris. Quand on sombre dans l’injure et les attaques personnelles, l’art de la polémique disparaît. Il ne reste que la réaction infantile de celui qui s’énerve, piaille et tape du pied parce que l’ordre du monde ne se plie pas à ses désirs.

    Par ailleurs, il n'est pas exact de dire que que l'accueil de la flamme a été le même aux USA, à Londres ou en Corée qu'à Paris. Le fisco parisien est sans commune mesure. Si le parcours londonien de la torche olympique avait été qualifié de "mouvementé", les mots tels que chaos, fiasco, flop, camouflet correspondent mieux à la description du passage de la flamme à Paris. Aux USA, en Angleterre, il me semble que la police a fait son travail. A ce que je sache, les maires n'ont pas levé le drapeau tibétain sur le fronton des mairies.

    De la même façon, quand on écoute les journalistes français, il y aurait “complot” chinois contre la France, parce que Sarkozy a voulu rencontré le Dalai Lama. Et ils citent Angela Merkel pour donner du poids à leur argumentation. Je trouve cela vraiment étonnant. Le fact checking semble ne pas faire partie de la culture du journalisme en Occident. Et les journalistes parisiens ont une fâcheuse tendance à intégrer leurs opinions personnelles dans leurs récits. Dans notre cas, il suffit pourtant de lire la presse allemande pour se faire une idée de la réaction chinoise vis à vis d’Angela Merkel :

    -http://www.tagesspiegel.de/politik/international/Dalai-Lama-China;art123,2386995
    “China verschärft Kritik an Merkels Dalai-Lama-Empfang” = “la Chine intensifie la critique sur la rencontre Merkel - DL”

    - la colere des internautes Chinois: http://www.spiegel.de/politik/deutschland/0,1518,507301,00.html
    “Der Besuch des Dalai Lamas bei der deutschen Kanzlerin hat eine veritable Krise im deutsch-chinesischen Verhältnis ausgelöst. Die Verstimmungen erreichen jetzt das Internet […]” = “La visite du DL aupres de la chancelliere allemande a engendre une veritable crise dans les relations All-Chine. La colere a maintenant atteint l’Internet […]”

    Quand Angela Merkel a reçu le Dalaï Lama en automne 2007, la chine a immédiatement protesté. Les relations s’étaient sérieusement refroidies. Les tensions entre Pékin et Berlin étaient vivent.

    Mais il y a des différences avec le cas de Sarkozy. D’abord A.Merkel a évité de prononcer des mots sur le Tibet, qui fâchent les Chinois. Elle n’a pas menacé la Chine de boycott ou quoique ce soit. Elle dit simplement qu’elle n’ira pas au JO, alors que Sarkozy ordonne aux Chinois de discuter avec le Dalaï lama. De plus, les dirigeants chinois sont ulcérés par les agitations à Paris (lors du passage de la flamme) et par le fait que Paris accorde le statut de citoyen d’honneur au dalaï-lama. Angela Merkel n’a pas entouré sa réception du Dalaï du même tapage outrancier orchestré par Sarko. Il semble aussi, (Le Figaro, international, 2.10.2009) que le Ministre allemand des affaires étrangères aurait adressé une lettre d’excuse à Pékin dont le contenu serait néanmoins “resté secret”.

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  21. "Si cette démonstration est pertinente, comment pouvez-vous dasn le même temps vous étonner de la réception de la flamme? "

    Croyez-moi, il n'y a pas de contradiction dans ce que je dis sur le dissensus. Les gens ont le droit de manifester, je n'ai pas de problème avec ça. Mais de la part des journalistes et des politiciens qui ont mis le drapeau tibétain sur le fronton des mairies, on est en droit de poser des questions sur ces gens qui prétendent gérer le pays. Ce sont ces gens qui hurlent très forts quand il s'agit du Tibet, mais se taisent quand l'armée israélienne bombardent sur des populations civiles. Sont-ils stupides ou parfaitement colonialistes, donneurs de leçons, atlantistes ? L’un n’est pas exclusif de l’autre… Etre stupide, rapace et arrogant forme même un tout.

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  22. http://www.deezer.com/#music/result/all/jimi%20hendrix%20experience

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  23. http://r-sistons.over-blog.com/article-29915761.html

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  24. Désolé... over-blog.com toujours pas accessible en Chine

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  25. Les "proxies" ça existe, des sites qui permettent d'aller où on veut, en brouillant les pistes :

    http://anonymouse.org/

    https://secure-tunnel.com/signup/signup_1.cfm

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  26. Le premier est grillé depuis longtemps mais ok je vous ai trouvé avec le second... Comment vous dire? C'est une question de ton mais pas seulement... Vous êtes en guerre et je ne crois pas aux vertus de la posture. Il est effectivement capital de résister aux intégrismes mais alors à tous les intégrismes! Or il me semble à vous lire que des partis sont pris pour ne plus jamais être lâchés... Ce sont ces rigidités / clivages / ostracismes / xénophobies de droite comme de gauche, du Nord comme du Sud et d'Ouest comme d'Est, qui maintiennent une terreur diffuse en fonctionnant sur le rejet au nom d'une vérité quelconque ou d'un universalisme moins régional que celui du voisin... Je ne vous rejette pas, je vous observe avec circonspection, quelque peu inquiet de ce sur quoi peut déboucher un engagement aussi convaincu de l'erreur de l'autre.

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  27. ne sont plus opérants aujourd'hui...

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  28. Je ne vous pas en guerre. J'argumente mes propos avec des faits. Je ne bombarde personne, je ne tue personne. Il est étonnant que face à mes commentaires, c'est-à-dire face à de vains mots, vous utilisez des expression genre "guerre", "ayatollah", "terreur", sans le moindre argument, uniquement parce que les opinions que je défende ne vous plaisent pas. Sans vous rendre compte, c'est votre discours qui est plutôt proche du discours de Bush. Au pays de Descartes, du doute méthodique, du libre examen, ce serait une faute impardonnable que de croire ou d'affirmer sans preuve. Ce serait une carence de qualifier, sans argument, un jugement - dès lors que celui-ci est étayé par une réflexion, un raisonnement, une démonstration. Mais peut-être préfériez vous développer le petit rire moqueux des sceptiques ?

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